commissaires d'exposition qui travaille en collaboration avec des galeries ou autres lieux. Rencontre. Quels sont vos parcours respectifs ? Avez-vous toujours voulu travailler dans l'art ? Comment avez-vous découvert ce milieu ? Barbara Soyer : J’ai une maîtrise des sciences de gestion de Paris Dauphine. A priori rien à voir avec le dessin contemporain ! Mais l’art m’attire depuis longtemps. J’ai très vite su que j’allais travailler dans ce milieu. Par le hasard des rencontres, j’ai commencé à travailler dans l’édition puis la presse artistique, chez Beaux Arts Magazine notamment où je me suis occupée des hors-séries pendant sept ans. Je n’ai aucune formation en histoire de l’art. J’ai appris sur le tas, au contact des auteurs, des artistes et de leurs œuvres. C’est là que je me suis fait l’œil pour ainsi dire. La meilleure école peut-être. Sophie Toulouse : J’ai dessiné (presque) consciencieusement pendant plus de dix ans avant de demander aux autres de le faire.
L’aventure dure depuis huit ans. Nous avons développé en parallèle d’autres publications et des projets d’expositions. Nous rêvons d’une grande expo « rétrospective » pour les dix ans de la revue qui viendrait compiler les plus beaux dessins publiés et multiplierait les surprises. Sophie : Je ne trouvais plus de plaisir à dessiner, je n’aimais plus du tout ce que je faisais. J’ai longtemps cherché. Je suis, je crois, un bon chef d’orchestre, je sais m’entourer et Barbara est la personne avec qui j’aime le plus travailler (je ne suis pas sûre qu’elle me rende la pareille !). Elle est précise, curieuse, patiente, perspicace, j’en passe… Au départ, personne ne croyait en notre projet. Nous cassions tous les codes. Qui sont-elles, d’où viennent-elles ? Et, sans doute, pour qui se prennent-elles ? J’aimerais faire grandir et voir se développer notre maison d’édition, trouver un lieu pérenne où publier, exposer, accompagner et soutenir les artistes.
J’ai toujours trouvé bizarre qu’il faille se battre pour rétablir un juste équilibre, et pire, s’en justifier. Mais j’ai le sentiment que les mentalités sont en train d’évoluer. Les initiatives actuelles, comme celles que mènent l’association Aware y contribuent. Leur travail de fond est remarquable. Dans le milieu professionnel, les femmes sont nombreuses à travailler. Le milieu de l’art est assez féminisé. Communication, conservation, direction, le spectre des postes occupés apparait plus large que dans d’autres secteurs. Mais il faudrait vérifier les chiffres ! Reste la question de l’égalité salariale… Sophie : Nos parcours sont hors norme dans la mesure où nous dirigeons notre structure et choisissons les gens avec qui nous travaillons. Il serait intéressant en revanche de voir où en serait notre projet s’il était mené par des hommes.
découvertes, qui donne du sens et du neuf à voir. Un bon curateur doit être un passeur doublé d’un auteur. Sophie : Il faut savoir raconter une histoire je pense. S’affranchir de certaines règles également.
Interview mené par Livia Perrier en août 2019. Crédits photos Portrait : Gil Lesage Exposition Ladies Only : Aurélien Mole Quelques liens The Drawer Exposition Ladies Only à la Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois POIL La section commentaire est fermée.
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