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Eva Medin

1/18/2019

 
Young Art Review - Eva Medin
Storm station - installation immersive et performance - Nuit Blanche 2018, Piscine Rouvet
​Eva Medin est née en 1988 à Rio de Janeiro. Aujourd'hui , elle vit à Paris. Dans son travail, elle déploie des videos, des installations aux ambiances sombres, éthérées et mystérieuses, faisant directement écho aux émotions du spectateur. Son univers sensoriel aux contours futuristes questionnent l'être humain, son habitat et sa survie. Dans ses oeuvres d'art total, elle engage tous les sens : son, lumière, sensations...
Je l'ai rencontrée lors de sa résidence à la Cité Internationale des Arts à Paris. Des paroles franches et pures, un dialogue sincère s'en est suivi.
Young Art Review - Eva Medin
​"Je suis souvent en questionnement et dans le doute jusqu'au dernier moment. J'avance dans la fragilité jusqu'à trouver le point de justesse."
Rencontre.
Quel est ton parcours ? Comment en es-tu venue à t'intéresser à l'art ?

Quand j'étais petite, j'habitais au Brésil, mes parents se sont rencontrés là-bas et mon père était mime et musicien. Il avait un café-théâtre au Brésil et j'étais donc immergée dans l'environnement du cabaret et de la représentation muette - comment raconter une histoire avec son corps - et de la musique.​
Après, j'ai fait les Beaux-Arts à Monaco, puis les Arts Décoratifs à Paris. Pendant mes études aux Beaux-Arts, j'ai commencé à collaborer avec des chorégraphes. Au début, je faisais du dessin, souvent de silhouettes. Les questions du corps et de la posture étaient donc présentes. Puis, j'ai déplacé cela sur le territoire du théâtre, de la scène. La question du corps et celle de la lumière et du son sont devenues assez centrales. Comment créer un langage total en prenant en compte la temporalité, le déplacement de ce corps, les effets lumineux, le son, la rythmique ? Aux Beaux-Arts, ma pratique s'est d'abord développée par le biais de la scénographie.
La scénographie était un apprentissage, une façon découvrir des outils, de me créer un vocabulaire mais je savais que j'avais envie de développer une écriture qui me soit propre et produire du sens et des récits personnels. Aux Arts Décoratifs, j'ai pu développer ce langage à ma manière.
Après les Arts Déco, j'ai eu la chance d'avoir des sélections et d'exposer mon travail à plusieurs reprises  (Emerige, exposition à la Friche La Belle de Mai pendant Artorama...), ce qui m'a encouragée et solidifiée dans cette voie.

​Te rappelles-tu de ta première œuvre ?
Ma première "œuvre" - si on peut l'appeler ainsi - est toujours chez ma mère. Il y avait une peinture atroce dans le salon que mon beau-père voulait absolument exposer. Une sorte de croute dans les tons rouges. Or, j'avais eu dans un paquet de Chocapic, un petit vaisseau magnet. Je l'ai collé sur la peinture, comme un geste de protestation certainement ? Elle est restée comme cela des années. L'avion l'avait rendue intéressante apparemment... Mais ce n'est pas moi qui le dis, c'est ma mère !
Young Art Review - Eva Medin
Storm station - installation immersive et performance - Nuit Blanche 2018, Piscine Rouvet
Comment crées-tu ? Quel est ton processus ?
Je pars des lieux souvent.
Par exemple, dans le cas de Nuit Blanche, quand on m'a proposé cette piscine, son architecture brutaliste, futuriste si particulière m'a fait y voir des possibilités. En parallèle, j'avais proposé un projet pour une piscine car j'avais envie d'utiliser l'eau pour une nouvelle expérimentation lumineuse et pour ce qu'elle raconte aujourd'hui. Si le lieu me parle, il y a des récits qui se construisent naturellement. Je travaille d'abord par intuition : qu'est-ce que cet espace a à offrir ? Puis, j'expérimente sur place : en lumière, en déplacement, sur le corps - en regardant le performeur faire des actions ou avec mon propre corps. Cela se construit dans le temps avec plusieurs phases de test, et dans la recherche jusqu'à la fin.
​Je suis souvent en questionnement et dans le doute jusqu'au dernier moment. J'avance dans la fragilité jusqu'à trouver le point de justesse. Cela se passe souvent dans l'aléatoire et le hasard : les contraintes me font aussi parfois trouver des choses. Je réalise aussi certaines pièces en atelier : des photos d'installation, de lumière, des dessins. Mais le processus est le même : l'expérimentation.

À travers ton univers futuriste, la question de la survie de l'espèce est sous-jacente. Que souhaites-tu exprimer ? Y a-t-il un message politique derrière ton travail ?
Les messages politiques sont sous-jacents à mon travail et arrivent par détour, par métaphore. Grâce aux atmosphères, grâce aux récits, à des formes de fictions ponctuées d’absurde, j’aborde des questions qui ont une certaine gravité : comme, en effet, la question de la survie de l’espèce et de l’avenir de l’homme sur terre. En ce sens, je suis très intéressée par les contes, les mythes qui, il me semble, apportent un éclairage, une lecture sociale à la fois universelle et intemporelle.
​Les questions qui m’intéressent concernent l’homme et sa façon d’habiter le monde.
Et cette question peut prendre plusieurs formes :
Par exemple, La sculpture Orbital Drama qui a été exposée à la Cité des Sciences et de l’Industrie traite des débris spatiaux et de l’aspect absurde que peut prendre la conquête spatiale. Depuis les années 60, nous avons envoyé des milliers de satellites et objets dans l’espace dont une bonne partie reste là-haut, en gravitation. Il y a donc une énorme poubelle (d’objets minuscules ou de la taille d’un bus) qui tourne au-dessus de nos têtes à plus de 7-8 km/seconde. En plus d’être invraisemblable, c’est un problème exponentiel : chaque impact crée toujours plus de débris et les agences spatiales s’inquiètent pour les futures missions…
Young Art Review - Eva Medin
Orbital drama, 2017-2018 - Cité des Sciences et de l'Industrie - 350 x 380 cm
​Je trouve ce motif à la fois beau, absurde et inquiétant. Symboliquement, c’est également très fort : on pense au mythe de Sysiphe pour l’aspect répétitif, ou aux peurs ancestrales d’une colère des Dieux qui viendrait des cieux… Cette fois-ci créée par nous-même…
​Pour STORM STATION, l’installation que j’ai réalisée pour Nuit Blanche, il est question du motif du naufrage. Je me suis intéressée à ce thème dans les mythes et dans la peinture et j’ai cherché ses résonances dans notre société moderne… Bien sûr, la question de l’immigration, la question de l'autre, de l'accueil de l’autre s’est imposée. 
Mais c’est rarement de façon directe que ces problématiques arrivent dans mon travail. J’aime beaucoup cette phrase de Rancière : "Il faut fictionner le réel pour le comprendre". Dans mon cas, c’est dans ce travail de transformation, de fictionalisation des espaces, que va apparaître le sens. C’est de l’expérimentation, de l’agencement de l’ensemble des éléments (corps, espace, son, temporalité) que va découler le sens. En somme je travaille comme un metteur en scène je crois.
Pour Storm Station, la performance met en scène un naufragé cosmonaute qui prend le contre-pied d’une représentation fantasmée de l’explorateur. Alors que les conquêtes spatiales et maritimes nous parlent de désir d’exploration, dans cette oeuvre il s’agissait de représenter un moment d’arrêt, de latence ambiguë et de se concentrer sur un symbole d’humanité. Cela pose des questions, j’espère, sur les réels enjeux d’évolution de nos sociétés. Ce sont des questions fondamentales à reposer à mon sens. 
Young Art Review - Eva Medin
​Considères-tu ton art comme art engagé ?
​
Je pense qu’être artiste doit-être un engagement.
Pour moi l’art a un pouvoir non négligeable de transmission, de mise en relation des individus entre eux et avec le monde. En ce sens, je suis engagée à chercher le point de sincérité et de justesse dans mon travail et dans les relations que je tisse par son biais (car les deux sont liés). Lorsque je travaille avec une équipe qui est capable de dépasser certaines difficultés (temps, budget) parce que tout le monde y croit, cela me touche et me donne foi en ce que nous faisons. 
C’est aussi pour cette raison que j’ai beaucoup aimé mes expériences de théâtre ou de cinéma et que mon travail s’inscrit en dehors d’un "marché de l’art"  avec peu d’oeuvres vendables, mais plutôt des gestes éphémères conçus en groupe. 
​Bien sûr, j’espère que mes projets peuvent raisonner chez autrui et avoir un sens qui va au-delà de la forme. Le fait de générer des expériences est une des façons de chercher cette mise en résonance du particulier aux pluriels. 
Personnellement, je suis sensible à des questions qui ont attrait au social, au sociologique, à l’écologie, à l’humain en somme et à la façon dont nous vivons. Je pense qu’avec le temps j’affirme et affine de plus en plus mon positionnement. 
​Ton univers est très futuriste : que ce soit dans les lumières, les formes... Quel est ton rapport à la science-fiction ?
​
Ce qui m’intéresse dans la science-fiction c'est la réduction sociologique qu’elle permet. C’est un vocabulaire qui est inscrit dans notre mémoire collective, qui parle à tous, et qui regorge de questions fondamentales sur l’homme. Pour te donner un exemple : lorsqu’on traite d’un vaisseau, c’est un un-huit-ou peuvent se jouer des questions sur le groupe, la façon de vivre ensemble. C’est un motif simple qui permet de soulever des questions complexes et universelles.
Je suis très attirée par la science-fiction des années 6O-70. La plasticité des décors :  j'y vois de la sculpture partout ! Mais aussi des procédés qui ont attrait à l'art de l'illusion (univers du studio, maquette de cinéma) et qui me parlent beaucoup. 
C’était aussi une époque très optimiste où le rapport à l’avenir était ouvert et où beaucoup d’expérimentations ont émergé (Archigramme par ex). Il y a une résonance utopiste dans cette époque, dont je suis à la fois nostalgique et inspirée.
Actuellement mon univers est proche de ce champ de recherche, mais j’aime bien les genres en général : les films d’horreurs, j'adore les comédies musicales aussi, ...​

Ton art est pluridisciplinaire. J'ai vu que tu avais participé à un spectacle de Mathilde Monnier et collaboré avec Jeroen Verbruggen. Comment se sont déroulées ces collaborations ?
Quand j'étais au Beaux-Arts, j'ai d’abord collaboré avec des chorégraphes des Ballets de Monte-Carlo : Jeroen Verbruggen puis Jean-Christophe Maillot. C'était mes premières collaborations sur scène et en général.
Young Art Review - Eva Medin
Young Art Review - Eva Medin
Artist run, Cité Internationale des Arts de Paris
​Cela a été un moment extraordinaire pour moi ! Lorsque j’ai vu la scénographie éclairé et la danseuse sortir de la structure que j’avais imaginé, j’ai trouvé ça magique ! La sensation d’avoir réalisé quelque chose à plusieurs, qui va pouvoir être partagé.. il y a une sensation de dépassement qui m’a beaucoup plu…
Avec Mathilde Monnier, j'étais interprète dans la pièce Qu'est-ce qui nous arrive ? qui parle des mémoires de la danse. J'ai eu envie d'entrer dans le projet pour expérimenter la scène d’une autre façon et parce que la scénographie me plaisait. C’est le dessinateur François Olislaeger qui la réalisait: il nous dessinait ce qui créait la toile de fond de la pièce en direct… c’était très beau à voir et intéressant d’y participer. 
"Je pense qu’être artiste doit-être un engagement.
Pour moi l’art a un pouvoir non négligeable de transmission, de mise en relation des individus entre eux et avec le monde."
Aimerais-tu à nouveau faire des collaborations avec des artistes ?
J'aimerai bien oui dans le futur. Mais je crois qu'il faudrait que ce soit dans la danse car je suis plus sensible à ce langage corporel.
 
Certains artistes te feraient rêver ?
J'adore Cherkaoui, Julie Beres et Philippe Quesne. Bon, le dernier n'a absolument pas besoin d'un scénographe !
 
Serais-tu intéressée pour collaborer avec d'autres types d'artistes (plasticiens par exemple) ?
Pour la performance oui, de plus en plus. L'expérience de Nuit Blanche m'a fait revenir à cette question du corps. Travailler avec un danseur de nouveau était vraiment intéressant. Je vais essayer de mettre en place davantage de collaborations avec des danseurs.
Pour le son, comment et avec qui travailles-tu ? Est-ce une commande, des échanges ?
Ce sont la plupart du temps des échanges. En ce moment, je travaille beaucoup avec le compositeur Micha Vanony qui est à Monaco. On s'est rencontrés parce que c'était mon professeur quand j'étais aux Beaux-Arts. Quand je suis sortie de l'école, je lui ai demandé de travailler avec lui et il a accepté : pour le film Smars et beaucoup d'installations immersives également. Nous procédons sous la forme d'aller-retour entre intention et expérimentation sonore. J'adore ces moments car ils me forcent à créer un autre vocabulaire. Je ne suis pas musicienne mais très sensible à la musique, donc j'essaie de trouver les mots justes. Cela devient parfois assez poétique, je lui dis : "je voudrais que ce soit moins lourd, plus sec".
Pour Nuit Blanche, j'ai travaillé avec un duo d'artistes, ils forment le groupe "Pointe du Lac". Une de leur particularité c'est qu'ils travaillent sous la forme de performance : ils improvisent en live. C'est de la musique électronique à influence vintage et futuriste. Ils travaillent avec plein de machines, leur table de mixage, on dirait un vaisseau spatial. Pour Nuit Blanche, le principe était de composer la musique en live sur les mouvements du danseur - comme du bruitage en cinéma. Cela marchait très bien.
​Pour les danseurs de la performance de Nuit Blanche, comment cela s'est-il passé ? Avaient-ils une partition ou était-ce improvisé ?
Un peu des deux ! Je leur ai dit qu'on allait travailler sur le contraire du héros. Je voulais qu'on parle d'un moment d'arrêt, de latence. On avait travaillé sur une gestuelle qui devait rester ambiguë : entre la survie et l'entrainement, je souhaitais que cela reste en suspend. Je leur ai donc dit d'être dans tout le contraire de ce que serait des actions héroïques du cosmonaute. J'avais des idées en tête : "tu pourrais manger, jouer de la musique" et eux ont aussi proposé des choses. On a écrit vraiment ensemble. Les deux interprètes, Bastien Mignot et Calixto Neto, sont aussi chorégraphes et ils ont très vite compris où je voulais en venir.
TEASER : Storm station - installation immersive et performance
​Nuit Blanche 2018, Piscine Rouvet
Young Art Review - Eva Medin
Artist run, Cité Internationale des Arts de Paris
​Et ton artist run à la Cité Internationale en novembre 2018 ?
​
Cette exposition reprend la captation de Nuit Blanche ainsi qu’un travail de photo.
Les photos que je présente reprennent le même principe lumineux que j’ai développé pour Nuit Blanche : en décors de la performance, j’avais créé sur une toile, une peinture évolutive, avec les mouvements de l’eau, de la lumière et du corps. 
Les photos de l'exposition reprennent ce principe : ce sont des paysages lumineux créés en atelier, qui renvoient à des étendues immenses et assez futuristes. J'ai aussi investi la galerie en ré-activant ma sculpture Orbital Drama qui traite des débris spatiaux. Souvent les oeuvres que je crée ne sont pas figées ni arrêtées : je m'autorise à reprendre une œuvre et la réactiver en fonction d'un autre lieu. Cela crée des récits différents, comme une saga…
Est-ce que pour toi un curator doit avoir un rôle presque d'agent et doit aider à propulser les artistes avec lesquels il travaille ? (Je pense notamment à Gaël Charbau)
La rencontre avec Gaël Charbau m'a beaucoup fait avancer. À la fois dans la production, le parcours, la visibilité de mes pièces. Il m'a invitée sur beaucoup de projets : Artorama, Emerige, la Cité des Sciences... Mais c'est également un dialogue qui s'est mis en place, et qui m'a aidé à ma "professionnalisation".
 
Qu'est-ce que tu attends d'un curator ?
Ce qui est intéressant c'est de travailler avec des gens qui ont des compétences que je n'ai pas. Comme beaucoup d’artistes, j'ai parfois besoin d'être en dehors de tout, un peu dans "ma grotte". J’ai aussi fait le choix de ne pas être à tous les vernissages pour vendre mon travail et assurer mes prochaines expos. Ce n’est pas un rôle qui me semble adapté et surtout ce n’est pas compatible avec mon travail. Un curator, lui, aura la capacité, le réseau de montrer un travail qui lui semble fort, c’est donc idéal. Je crois aux relations qui se tissent dans le temps. C’est d’humain dont il est question là aussi.
Quels sont tes prochains projets ?
Je travaille actuellement sur  trois projets :
Une grosse pièce : une installation immersive que je réalise au centre naval de Bordeaux. L’exposition est curatée par Charles Carcopino (une autre belle rencontre) et s’appelle "Soleil-Rouge". Cela va être une très belle exposition sur les nouvelles formes que prend le rêve de conquête spatiale aujourd’hui. J’ai la chance d’exposer auprès d’artistes dont j’aime beaucoup le travail : Félicie D’Estienne d’Orves, Stephane Tidet…
J'ai été sélectionnée au Salon de Montrouge en avril, donc je suis en pleine préparation de l’exposition. 
Enfin, Je fais un projet pédagogique avec Le BAL, Education à l'image. Je vais travailler avec une classe de collège pour faire un film de science-fiction en studio. Nous travaillons sur le ZAF (Zone autonome du futur)…

Quels sont les artistes contemporains qui t'inspirent ?
Je suis autant influencée par des artistes que des metteurs en scène ou chorégraphes. Du côté des artistes plastiques, je suis influencée par des artistes très établis comme Olafur Eliasson, Ann Veronica Janssen, Roman Signer, ou des artistes plus jeunes comme Pierre Ardouvin ou Clément Cogitore. Pour Pierre Ardouvin, j’aime sa façon de gérer l'espace, les micros-mondes qu'il propose. Je retrouve dans ses pièces un rapport à l’enfance qui me touche beaucoup. J'ai l'impression de rentrer dans un poème, un récit, une scénette.
Young Art Review - Eva Medin
Abyssal spaces, 2018
​Un conseil culture ?
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Je suis allée voir Monsieur Fraise, un humoriste et c’était étonnant. Ce qui est intéressant c'est qu'il y a quelque chose du théâtre et du cinéma muet dans le personnage qu’il crée : on dirait un Jacques Tati ! Et c’est une figure de clown dont notre société a besoin il me semble. Un clown qui va à contre-courant de la punchline, de l’enchaînement de blagues. Monsieur Fraise c’est le contraire, il peut y avoir des minutes entières de silence et de tension. Un vide, une absence qui soulèvent des malaises, des questions…
J'ai lu un livre très intéressant, Naufragé volontaire. L'auteur s'est volontairement mis en naufrage pour prouver qu'on peut survivre en pleine mer (en buvant de l'eau salée et en mangeant du poisson cru pêché) pendant un mois ! Il a fait la Méditerranée et l'Atlantique.
J'ai vu aussi au cinéma le reportage, Libre de Michel Toesca sur Cédric Herrou qui aide les immigrés à la frontière du franco-italienne. Cela montre sa lutte, comment le gouvernement le bloque, la complexité et l’absurdité du mécanisme législatif en France et cela rappelle qu'on ne respecte pas nos propres lois (le droit d'asile).
 
Conseils pour les jeunes artiste ?
Je leur conseille de s’écouter et d’aller dans le sens de leur propre vérité. Même si le milieu semble hostile et superficiel parfois, je leur souhaite de garder l’énergie pour défendre les valeurs qui a leurs yeux ont du sens, avec persévérance, fantaisie, ambition et ténacité…
Interview mené par Livia Perrier.

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