J'ai eu un premier stage dans le monde de l'art à l'âge de 17 ans, qui a été suivi par d'autres stages en galerie, par des recherches pour des artistes. Puis, j'ai commencé à travailler à la galerie König à Berlin et à m'occuper de tout travail d'artiste qui me parlait.
La troisième partie est le dîner en lui-même : pendant que nous installons l'exposition pour une nuit, nous préparons la nourriture et les boisons et invitons une vingtaine de personnes, dont des professionnels de l'art et des collections, des personnalités intéressantes mais aussi des étudiants ou autres. C'est comme une caricature charmante d'un dîner de galerie, mais aussi une belle nuit suivie d'un cocktail pour plus de 50 participants, créant une sorte de communauté de mousquetaires du monde de l'art. Cela donne aussi l'occasion à des personnes extérieures au monde de l'art de se faire une idée de notre vie et de nouer un contact direct avec l'artiste. C'est comme une pièce théâtrale inconditionnelle que tout le monde expérimente à la fois comme acteur et comme observateur. Comment choisis tu les artistes émergents mis en avant lors des Ephemeral dinners ? Au feeling, l'expérience et un œil entraîné. TheOthers art fair est l'une des principales foires indépendantes italiennes. Elle est dédiée aux artistes émergents internationaux. Y sont présentées des galeries bien-sûr mais aussi des artist-run et des projets d'artistes et de curators. L'objectif est à chaque fois de trouver un lieu spécifique, un bâtiment désaffecté et captivant : cette année par exemple, elle est hébergée dans l'ancien Hospital Regina Maria Adelaide, un bâtiment historique inauguré en 1887. Ainsi, le salon est un lieu propice aux expositions expérimentales et aux projets in situ. Cela semble être plus qu'une foire ! Quel projet y organises-tu ? Tout d'abord, j'ai été nommée l'une des curators du Curatorial Board de la foire. C'est génial qu'une jeune foire comme TheOthers choisisse quelques jeunes curators internationaux pour représenter la foire et sélectionner des galeries internationales, des projets et des organisations à but non lucratif à inviter. Après avoir terminé cet été les projets que je programmais pour Soho House Berlin, on m'a demandé d'aider à programmer une série d'événements pour TheOthers. J'ai préparé une série de conversations comprenant des exposés sur certaines des questions les plus pertinentes du secteur de l'art indépendant actuel, telles que l'avenir du marché des galeries - "une galerie a-t-elle besoin d'un espace physique ?" -, de l'avenir de l'édition d'art indépendante, au-delà du modèle de la foire d'art traditionnelle et "pourquoi l’art d'aujourd’hui est-il si vide de sens ?". Notre commission de curation présentera des visites particulières et d'autres surprises!
Ton regard sur la création émergente : quels sont les artistes à suivre ? Qui sont les artistes qui t'inspirent en tant que curatrice ? En tant qu’historienne de l’art et grande amatrice de culture, j’adore les années 60, de l’expressionnisme abstrait au Pop Art en passant par le minimalisme et l’art conceptuel jusqu’à Fluxus et Arte Povera. Géographiquement et historiquement. La liste est longue, y compris le fondateur de Ear Art, Spoerri, ses amis et collègues Yves Klein, Dieter Roth, Joseph Beuys et bien d'autres. Francis Alys, Philippe Pareno, Tiravanija, Paulo Nazareth, Laure Prouvost, Christian Falsnaes, Rayyane Tabet, Nora Turato, Hiwa K. Un conseil culture ? The Square pour une soirée décontractée où l'on se marre en observant le cirque artistique. The Philosophy of Andy Warhol (From A to B and Back Again) d'Andy Warhol pour changer, simplifier notre manière de penser. Peggy Guggenheim : Art Addict (2015), un film pour comprendre ce que signifie vraiment collectionner. Anecdoted Topography of Chance de Daniel Spoerri. Je n'ai pas encore assisté à la nouvelle exposition d'Harald Szeeman à Düsseldorf, mais c'est sur ma liste ! Un conseil pour les jeunes professionnels ? Continuez, gardez une part d'enfant naïf et curieux, continuez à poser des questions, mais n'oubliez jamais - la qualité avant la quantité. Et d'après mon ami Christoph Kohlhöfer: lorsque vous obtenez ce dont vous avez besoin, vous perdez ce que vous voulez". Interview mené par Livia Perrier Quelques liens Ephemeral Dinners The Other fair Crédits photos Anastasia Lobanova La section commentaire est fermée.
|