Deux ans dans un atelier collectif à Montreuil puis une année de résidences artistiques : Astérides à Marseille puis la Villa Belleville à Paris. Elle expose avec les artistes de la Villa Belleville au Pavillon Carré de Baudoin sous le commissariat de Stéphane Corréard en 2018. Lors d'une collaboration avec l'artiste Léonard Martin, elle est invitée la même année à participer à la troisième édition de la nuit blanche de la Villa Médicis sous le commissariat de Théo-Mario Coppola. Puis elle expose à la 64e édition du Salon de Montrouge en 2019 (commissariat cette fois d'Ami Barak et de Marie Gauthier). Seule, elle crée dans l’intimité de son atelier, ou bien en collaboration avec d’autres artistes (pour le théâtre, l’édition, la presse, le textile...). Partons à la découverte de son univers. Rencontre.
C’est difficile de dire quand et comment je suis devenue artiste, je peux dater le moment où je me suis engagée dans cette voie professionnelle mais la vocation, elle, est plus impalpable. Il y a quelque chose de magique là-dedans. Aujourd’hui être artiste est un métier mais c’est avant tout un état d’esprit et un mode de vie selon moi. Une croyance aussi. C’est à la fin du lycée que je me suis orientée vers cette voie, professionnellement parlant. La rencontre avec ma professeure d’arts plastiques, Sylvie Jaubert, a été décisive. Je me souviens qu’à l’époque j’étais aussi attirée par d’autres choses, les lettres notamment. Mais il fallait savoir fermer des portes pour en ouvrir d’autres, en grand.
Comment as-tu développé ton langage artistique ? Des aplats de couleurs primaires, des scènes de la vie quotidienne ? C’est assez drôle car quand j’ai véritablement enclenché cette recherche et cette pratique artistique je n’étais pas particulièrement tournée vers la couleur. Puis un beau jour je me suis vue offrir une magnifique boîte de crayons de couleur. Sur le moment je me souviens avoir été presque gênée car c’était un superbe cadeau mais j’avais peur de ne pas savoir l’honorer, ce n’était pas un outil qui me parlait plus que ça à l’époque. Alors j’ai commencé à l’utiliser, pour voir, puis c’est devenu une obsession, et un langage.
J’ai ainsi tout un catalogue d’images qui témoignent de ma propre vie mais aussi de celle de ceux que j’appelle les « figurants », croisés un instant au détour de mes pérégrinations.
J’étais en résidence aux ateliers Astérides -aujourd’hui Triangle-Astérides - et j’avais pour la première fois un très grand atelier pour moi toute seule. J’ai senti que c’était le moment pour changer d’outil, passer au grand format, m’impliquer, même physiquement, d’une autre manière dans ma recherche artistique. Lorsque je peins je suis debout, toujours en mouvement, c’est plus dynamique que le dessin à la table. Il me fallait ça et ça a été un véritable épanouissement, le début de quelque chose qui me tiendra maintenant toute la vie !
Quels sont tes prochains projets ? La période est assez peu propice à parler de projets concrets car beaucoup ont été annulés ou reportés, et d’autres restent encore en suspens. C’est assez difficile à accepter mais c’est aussi l’opportunité de se concentrer sur les plus importants. Celui qui me porte beaucoup est celui sur la notion de récit autour de la table et la gastronomie populaire, que je commencerai à mener en Italie notamment, dès qu’il sera possible de s’y rendre et d’y vivre à nouveau. Interview mené par Livia Perrier en avril 2020. Crédits photos Portrait : Léonard Martin Portrait Agnès b. : Matsudo Misa (To b. by agnès b.) Toboggan : F. Beloncle Quelques liens Site d'Elvire Instagram d'Elvire Triangle-Astéride Villa Belleville La section commentaire est fermée.
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