Que peut-on imaginer comme programme qui va permettre de distinguer des artistes, mais surtout les aider au début de leur carrière, un moment déterminant ?" Que peut-on faire pour eux au moment où ils ont le plus besoin d'un relais professionnel, comment les aider à leur donner de la visibilité ? L'idée, c'était donc de s'associer à une galerie tous les ans, ce que nous faisons depuis six ans maintenant. Nous finançons ensuite l'exposition du lauréat dans cette galerie, prêtons un atelier pendant un an à l'artiste et accompagnons son début de carrière. L'artiste est-il représenté par la galerie ou simplement exposé ? Et bien depuis cinq ans, on se rend compte que les galeries représentent les artistes : Vivien Roubaud, notre premier lauréat a pu s'épanouir avec Fabienne Leclerc, Lucie Picandet travaille avec les Vallois, Edgar Sarin avec Michel Rein, Linda Sanchez avec les Papillon et aujourd'hui Paul Mignard avec Jérome Poggi. Nous associons les galeristes pendant presque cinq à six mois à la présélection, c'est un gros travail... et le choix final reflète cet engagement.
Comment se déroule la sélection des artistes ? Le comité de sélection est composé de la galerie invitée, d’Angélique Aubert, de Paula Aisemberg, d'Aurélie Faure, de Joséphine Dupuy-Chavanat, de Laurent Dumas et moi. La sélection des artistes est un long travail puisqu’on passe de 800 dossiers à 11 ou 12 ! On n’est pas forcément d’accord tout au long de ce processus, c’est ça qui est intéressant. Nous avons tous les ans un panorama incroyable de la création actuelle. Vos critères ? La singularité : est-ce qu'on a sous les yeux une écriture, une pratique singulière ? Est-ce qu'on a un être humain qui nous propose un univers qui soit un peu différent ? C'est un critère très fort. Après, à partir de là, est-ce que ça parait abouti ou encore trop embryonnaire ? Il n'y a pas de critère de medium, on garde tout : photo, peinture, sculpture, installation... Tous les ans, des candidats re-candidatent et on voit ainsi des artistes évoluer sur plusieurs années, c'est très intéressant
Qui choisit le lauréat ? Le lauréat est choisi par un jury que nous renouvelons tous les 2 ans composé de personnalités du milieu de l'art. Et 2019 ? Nous ouvrons un nouvel espace baptisé « Voltaire » au 81 boulevard Voltaire. Avec la galerie partenaire, GB Agency, nous avons choisi les 12 artistes de cette nouvelle édition qui inaugureront ce nouveau lieu, une friche industrielle totalement différente de la Villa Emerige. L'exposition s'intitulera « L'effet falaise ». Je présenterai par ailleurs une exposition des 5 premiers lauréats de la Bourse, dans une exposition sobrement intitulée « 5 ans ». Nous sortons par ailleurs un important catalogue retraçant l'aventure de ces cinq premières années de la Bourse.
Il faut trouver des solutions quand ça ne fonctionne pas. J'ai été énormément aidé par l'agence Eva Albarran qui a fait un travail magnifique, les équipes de la Mairie, de la Direction des Affaires Culturelles, en particulier Emmanuel Daydé et bien sûr par Aurélie Faure qui travaille toujours à mes côtés. Comment s'articulent le In et le Off ? C'est le terme classique, mais j'ai plutôt parlé de projets satellites. En fait, certains projets sont spontanément proposés à la mission Nuit Blanche. Parfois ce sont de très beaux projets et j'ai proposé qu'on les intègre dans le In. Parfois ce sont des projets très intéressants mais que je n'aurais pas nécessairement proposé en termes de direction artistique, mais dont la qualité et l'intérêt sont présents, et auxquels on donne de la visibilité et de la communication. Cependant, on ne les finance pas. Finalement, la frontière est là : les projets In sont des projets qu'on finance
La question écologique est aussi aujourd'hui au cœur de mes réflexions. Nous savons tous qu'il s'agit là de notre guerre à nous, ce qui marquera notre mémoire, le traumatisme de notre génération et de celles qui arrivent. De nombreuses formes aujourd'hui ne sont pas des formes classiques du musée et sont vraiment intéressantes. Le rêve serait de réunir tout : toutes les pistes que j'explore dans mes différents projets et de les assembler dans un lieu. Avoir un lieu qui me permettrait de centraliser toutes ces recherches que j'ai pu explorer ou que j'explore encore. Interview mené par Livia Perrier en juillet 2019. Bourse révélations Emerige Nuit Blanche 2018 Fondation Hermès La section commentaire est fermée.
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